ARCHIPEL ET OMELETTE

 

Archipel et omelette ? Encore un coup des trolls et des elfes !

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Pixel est amarré le long d’un joli ponton en bois. Ce ponton longe une promenade ornée d’un parc, d’une plage en gazon et de deux plongeoirs hauts respectivement de 3 mètres et de 10 mètres. Il est 21 h 30, la plage est encore fréquentée. De jeunes garçons, deux ou trois ados et autant d’adultes se lancent sans complexes du dix mètres pour un saut en apesanteur de quelques secondes avant de « plouffer » dans une eau froide et peu limpide.
Le soleil va se coucher vers 22 heures 40 mais le jour traînera encore une bonne heure et demie de plus avant de laisser la place à une nuit pas très sombre. Nous sommes à Sandvika, proche banlieue ouest d’Oslo, Norvège. A peu de chose près sur le 60 ° parallèle …

Avant d’en arriver là, nous avons vu des choses absolument magnifiques en Suède, nous y reviendrons en fin d’article. Nous avons ensuite remonté l’Oslo-fjord, parsemé lui aussi de nombreux îlots, certains sauvages, d’autres moins. Oslo est blottie à l’extrémité nord d’un fjord qui s’étend sur  cent milles nautiques (environ 180 km) entre son embouchure et la capitale norvégienne. En chemin, les rives verdoient pendant que le soleil louvoie (un coup oui, un coup non) et que le vent «merdoie», s’éteignant au fur et à mesure que les rives est et ouest se rapprochent. Après quelques difficultés, nous avons trouvé un abri excellent le long du quai de Sandvika : très sûr, très peu cher (plus que rare ici!!) et avec un bel environnement. Nous nous mettons donc en mode break pour une semaine, le temps d’explorer le coin et d’en visiter ses endroits les plus emblématiques. Nous sommes à deux pas d’une gare et d’un train qui nous emmène tous les jours dans le centre d’Oslo en moins de dix minutes. Étant en zone urbaine, ces « TER » passent à peu près de quart d’heure en quart d’heure quand ce n’est pas moins. Le confort !
Bientôt, nous irons faire une virée de quatre jours vers Bergen et le Sognefjord avant un retour par Stavanger. Le faire avec Pixel serait hasardeux : trop long, trop exposé, l’aller et le retour sans avoir le temps de s’arrêter … ce sera donc en voiture + hôtel pour une fois ! Il serait frustrant de ne pas visiter un peu de la Norvège intérieure et un ou deux de ses fjords après avoir fait tout ce chemin depuis Dunkerque. Mais commençons donc par la capitale.

OSLO, COMME UNE OMELETTE NORVEGIENNE …

Un plat qui, comme sa copine la douche écossaise, entend juxtaposer le chaud et le froid sans transition ! A dire vrai, Oslo nous agace mais nous séduit et nous étonne surtout.
Nous AGACE quand :

- Des centaines de trottinettes évidemment électriques et en self service zigzaguent dangereusement entre les piétons, et squattent les trottoirs absolument n’importe où. Anne de Paris peut téléphoner à son (sa) collègue maire d’Oslo : ils ont les mêmes problèmes.
- Une ville  déshumanisée par le tout numérique. Aucun plan de ville dans le centre (merci Google map), pas de toilettes publiques (merci qui ? Là, on sait pas!) à part le « gag » d’un artiste du coin qui a fait installer sur une place du centre trois sanisettes JC Decaux peintes l’une en bleue, l’autre en blanc et la troisième en rouge (voir la photo). Il paraît qu’une sonnerie reproduisant la Marseillaise retentit pendant l’utilisation. Il s’agirait d’un hommage à la France et aux US  (?) qui ont  inspirés les auteurs de la constitution norvégienne. Comme aurait dit Desproges… étonnant, non ?
- on y observe une architecture urbaine qui ne nous convainc pas (euphémisme). Disparate plutôt qu’hétérogène, grandiloquente parfois. L’hôtel de ville par exemple permet de démonter une théorie facile qui voudraient que les horreurs architecturales soient toutes communistes ou nationales-socialistes. Ce bâtiment est mo-chi-ssime ! Que dire des statues qui en décorent le parvis ? Des statues en bronze, on en retrouve un peu partout : coins de rue, squares, gares, quais ; en fait c’est la totalité de l’espace urbain qui est encombré par ces dizaines (voire centaines ?) de sculptures . Elles sont d’époques différentes, du XIXème à nos jours. Certaines belles, d’autres moins, d’autres encore …. « contemporaines », période « n’importe-quoi-tisme ». Précisons : toutes sont figuratives.

 

IMG_0146  Moscou ? Bucarest ? Non, Oslo …

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Une des innombrables statues de la capitale …

Mais Oslo nous ÉTONNE et nous SÉDUIT quand :

Les habitants sont décontractés et souriants. Ils n’hésitent pas à vous rendre service. Affairés mais pas trop, assez respectueux de votre sécurité, notamment les conducteurs des voitures qui s’arrêtent souvent bien avant que vous ayez fait mine de traverser, à trois mètres du passage protégé. La ville est peu bruyante par le double fait d’une circulation réduite volontairement et d’un équipement en voiture électrique à peine croyable. La part des véhicules électriques dans l’ensemble des véhicules achetés pour chaque année 2017 et 2018 dépasse les trente pour cent ! Cela est visible en ville où les produits d’Elon Musk sont les plus représentées : nous avons vu des dizaines de Tesla dans les rues. Le haut pouvoir d’achat des Norvégiens y est sûrement pour quelque chose.
Nous avons croisé également un minibus tout aussi électrique mais sans chauffeur qui roulait tranquillement au milieu d’une circulation certes fluide mais bien fournie. Précisons que le tout électrique provient d’une énergie propre , d’origine hydroélectrique pour 90 %. Le pétrole qui fait la fortune du pays pollue les pays clients : paradoxe d’une nation en avance sur le plan environnemental mais dont les revenus dépendent en grande partie d’un commerce … très peu « développement durable » !
Profitant de transports en commun commodes, nombreux et au top, nous avons pu visiter quelques musées intéressants comme celui consacré aux expéditions polaires avec le Fram, le bateau de Nansen puis d’Amundsen ainsi que le Gjoia, premier navire d’expédition polaire au début du XIXème siècle.
Également, un joli quoique petit musée autour des bateaux vikings découverts à Oseberg, Gokstad et Tune. L’opéra national qui donne sur le port possède une très forte personnalité avec ses pentes douces en marbre blanc. La lumière y rentre avec délicatesse et souligne un intérieur en bois assez remarquable. Bref, une ville étonnante qui cache   quelques  trésors !

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L’opéra d’Oslo entre eau et ciel avec la lumière du nord pour trait d’union.

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L’opéra encore qui offre les reflets de ses baies vitrées sur son toit marbré.

ARCHIPELS … ARCHI-BEAUX

Dans quelques jours, nous allons repartir sur la Suède en retrouvant en sens inverse la route qui nous a fait passer par le « Bohuslän », une côte qui s’étend de Göteborg à Strömstrad, frontière entre la Suède et la Norvège . C’est sûrement un des plus beaux endroits que nous n’ayons jamais parcouru en bateau ! Un archipel merveilleux à plus d’un titre qui nous a procuré nos plus belles émotions depuis Dunkerque. Nous pourrions y rester des semaines : des centaines d’îles, des dizaines de mouillages (plus abrités encore que les très abritées criques croates, c’est dire!), des fonds de quatre mètres pour mouiller l’ancre dans de la vase à l’excellente tenue, des rochers d’un beau granite gris-rose frangés d’une bande jaune de lichens, une lumière venue d’on ne sait où le soir … un paradis peu fréquenté car inaccessible sauf en (petit) bateau.
Carto électronique, GPS et vigilance obligatoires ! Les fonds passent de moins cent mètres à plus trente en moins de cinquante mètres : nous n’avions effectivement jamais vu ça. La roche est plus bretonne qu’alpine : des formes rondes, oblongues et douces sur lesquelles des cormorans viennent faire les beaux en déployant leurs ailes. Imaginons un instant cette topographie sans la mer. le paysage serait à peine croyable : une forêt de pics effilés d’une circonférence de dix à trente mètres, hauts de 130 mètres et arrondis à leur pointe !
En traversant cet archipel, nous avons également aperçu quelques petits villages aux maisons colorées accrochées au granite, belles cartes postales de ce que l’on s’imagine habituellement quand on pense à la Scandinavie. Nous y sommes restés deux nuits à aller et comptons bien y traîner une semaine supplémentaire pour mouiller dans d’autres petits paradis : les coins à explorer ne manquent pas !

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Un des sublimes mouillages de la « Bohuslan coast », Pixel tout seul …

A bientôt pour de nouvelles images du Vestland et de ses fjords !