Yesssss ! Nous revoilà « chez nous », à Otrante pour commencer puis à Santa Maria de Leuca ensuite. Traversée rapide de 21 heures, motorisée en grande partie, sous un ciel une nouvelle fois gris, parsemé de grains épars. En mai, ne fais surtout pas ce qu’il te plaît et si l’idée de se découvrir d’un fil nous était venue à l’esprit, nous sommes rapidement revenus aux habits d’automne voire d’hiver.
Otrante, joli port surmonté d’une ville tout aussi belle nous a d’ailleurs gratifié d’une « saucée » particulièrement humide : même nos os s’en souviendront. Santa Maria nous a permis de faire une étape « sport » avec 15/17 nœuds de vent arrière et, une fois n’est pas coutume, un beau ciel bleu. Mais cette fois, l’Italie n’est que la dernière marche avant de partir rencontrer Ulysse. Demain, nous partons pour Kerkéra ….
BALISE MORE
Heureux qui comme Ulysse, a fait un beau voyage … après une magnifique traversée de 71 milles (décidément, on enchaîne les longs parcours) sous le gris des grains mais avec un vent de sud, sud-est très régulier à 15 nœuds et plus, nous arrivons dans le parfait mouillage de la baie d’Imérolia, située au nord de Kerkera (Corfou).
D’une escapade à terre rapide en fin de journée pour déguster notre premier Ouzo, il apparaît :
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que la côte nord est magnifique
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que le premier Grec qui nous accueille dans sa Taverna est un type très sympa, chaleureux et qui nous lance « vive la France » en rigolant
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que l’Ouzo est une boisson excellente même si nous devrons apprendre à en maîtriser la consommation. En effet, notre charmant aubergiste nous a gratifié d’une très confortable dose du breuvage… dose qui a mis l’équipage dans une douce euphorie. Je rassure nos lecteurs : nous avons retrouvé Pixellina, notre annexe, puis Pixel sans (trop) zigzaguer.
Et puis, la grande nouvelle, c’est les hirondelles ! Elles sont partout, trissent à qui mieux mieux et nous annoncent enfin le beau temps attendu depuis trop longtemps ! enfin du bleu, du bleu, du bleu !

Nos inévitables ennuis techniques (nous attendons toujours la livraison de notre loch (peut-être) réparé, parti mercredi de Bari) nous mettent à l’abri d’un réflexe quasi pavlovien chez nous : à peine arrivés que déjà partis voir ailleurs si l’eau est plus pure !
L’occasion rêvée de parcourir Corfou et la côte grecque en face, testant ici un mouillage magnifique mais encombré, là un mouillage « populaire » avec « tavernas » accueillantes et pas trop chères, enfin ailleurs sur la côte grecque, un havre de paix à la tranquillité incroyable : aucun bruit, trois bateaux dans une anse qui pourrait en accueillir une vingtaine. Merci au passage à Alain et Anne qui nous ont gribouillés « ici » sur la carte de notreguide Imray … vous êtes décidément de bon conseil, les copains !
Les nuits furent belles et tranquilles à l’exception d’une séance de balançoire pas prévue au milieu de l’une d’elle quand un ou plusieurs gros sillages de ferry ou autre croisiériste vinrent nous bousculer, se réfléchir sur les rochers, repartir en sens inverse : le cap’tain s’est levé pour voir ce qu’il se passait. Pas de vent mais un clapot d’enfer qui s’est calmé peu à peu. Étrange.

Nous sommes maintenant devant la ville de Corfou, charmante cité on l’a dit qui se laisse apprécier avec le temps. Hier, repas dans une taverna populaire, fréquentée par des locaux et recommandée par (bip) que Patrick et Anne Marie nous avaient conseillés d’installer sur la tablette.Un grand merci à eux car …. Très bonne pioche ! Moussaka excellente, servie avec un accompagnement goûteux, arrosée d’un blanc très, très correct. Le patron, serviable et attentionné, nous glissant gratuitement après ce copieux plat, une assiette garnie d’une tranche de pastèque et d’un petit gâteau local à se damner. Un festin pour 24 euros !
Nous n’oublions pas Pierre, de retour dans sa Haute Savoie montagneuse et parfois pluvieuse … ce séjour avec traversées ventées et rapides, émotions diverses et variées, Monténegro chagrin et Monopoli divin, pluies claquantes et rares rayons de soleil … resteront des moments privilégiés de partage et d’amitié. Merci à toi, l’ami et ne te met pas au cigare cubain, c’est mauvais pour ta santé. Caramba !
Quand Pixel aura récupéré tout son équipement électronique, nous plongerons alors vers le sud, enchaînant quelques escales dans les autres îles Ioniennes puis un tour du Péloponnèse dans le sens ouest/est. En principe, comme disent les marins, en principe ….
Mais vous le savez déjà, chers lecteurs, vous serez les premiers informés de nos fortunes et infortunes ! A plus !