Pixel à deux c ’est bien, à plusieurs, c’est bien aussi !
Il y a des qui ont besoin de six mois pour se décider à organiser leurs vacances, ceux qui s’y prennent au dernier moment et ceux qui sont suffisamment disponibles pour réserver un billet d’avion dans la journée et partir le surlendemain ! Elena, notre copine italienne de Vicenza fait partie des derniers cités. Ayant fait acte de candidature à un bout de chemin avec nous, nous lui proposons Malte la veille de notre départ pour cette île. Nous y arriverons le mardi et, elle… le vendredi. Étonnant, non ?
Délicieux moments passés ensemble. Martine et Elena papotent, papotent et moi, je ne suis pas en reste, tout fier de lui montrer mes timides progrès dans sa langue. Comme elle parle plutôt pas mal le français, les dialogues sont parfois comiques, elle, en français (avec corrections de votre serviteur) et moi, moins souvent, en italien, corrigé par ma nouvelle et intraitable prof’. Martine comprend notre jargon et nous nous étalons en papotage sur tous les sujets possibles. Là, je vois le sourcil d’Elena se froncer car « ma siete sempre parlare di mangare, Yves et Martine*… ouais, bon, et toi Elena, tu nous parles de quoi ?
Fou-rires avec les lignes de bus, plaisir de découvrir une jolie crique à Malte, délices de savourer un « Spritz Aperol » à bord (recette sur demande!) et tout un tas de choses qui ont rendu notre séjour maltais inoubliable. Et un grand merci à Elena pour sa capacité d’adaptation étonnante et sa bonne humeur jamais prise en défaut. BRAVA !
Vivement la suite avec nos autres futurs équipiers !
C’est l’occasion aujourd’hui de parler un peu de notre vie à bord (mais n’en profitez pas pour annuler votre séjour à la lecture de notre quotidien, nous aussi, on sait et on peut s’adapter!).
La vie à bord d’un bateau à voile de dix mètres est à la fois très compliquée et très simple. Les routines du quotidien à terre sont ici systématiquement bousculées et nous devons réapprendre l’incertitude, l’adaptation permanente, le changement de programme fréquent et les vicissitudes d’une vie dépourvue d’eau courante (réserve de Pixel en eau : 240 litres ), de panneaux indicateurs (la mer, c’est vide et plat), de clé de voiture à tourner pour aller de A à B ; vie parsemée, comme à terre, d’aléas matériels agaçants (sauf que là, coco, t’es tout seul pour te débrouiller) ou encore de la recherche quasi frénétique d’une laverie automatique pour pouvoir enfin s’habiller propre. Tout cela nous oblige à être dans une anticipation permanente pour rester en toute occasion, maître de notre route et ne pas subir.
Vie extrêmement simple également car plus « évidente » : nous devons conjuguer nos envies avec la nature, le vent, les « passages obligés » (faire de l’eau, trouver des sanitaires après une ou deux journées, remplir le réservoir d’essence (beaucoup de ports en sont dépourvus là où nous naviguons), remplir la cambuse sans Carrefour Market dans les environs. Quand arrive l’instant où tout se met en place et que nous trouvons enfin la crique idéale, le petit bar aéré après une journée de galère et de canicule, ou, comme à Palerme, deux billets pour le requiem de Verdi, alors nous vivons des moments d’euphorie incomparables et de bonheur simple. Nos activités, bien que très variées, restent tournées vers des objectifs peu nombreux et basiques (dormir, manger, éprouver des émotions esthétiques, artistiques ou relationnelles fortes) qui nous éloignent de la très anxiogène vie agitée menée à terre (on fait quoi, aujourd’hui?).
En résumé et pour faire court, nous nous sentons plus dans un « ici et maintenant » dont nous pouvons vérifier la qualité tous les jours que dans la projection permanente du « qu’est-ce qu’on fera demain… et surtout après-demain ». La vie à terre a bien sûr d’autres charmes, notre chemin n’est pas celui de Bernard Moitessier et vous n’avez aucun risque de nous voir partir deux années ou plus à la suite (Moitessier : connais pas ? À lire évidemment, toute affaire cessante, pour comprendre ce que veut dire aimer la mer et naviguer à la voile). OUI, nos enfants, petits enfants et amis nous manquent souvent et six mois sont surement à considérer pour nous comme le maximum au-delà duquel nous nous sentirions moins gagnants que perdants.
Parmi nos « plaisirs minuscules », outre les premières gorgées de bière, nous avons celui de lire sans être dérangés, à l’ombre et doucement bercés par la mer ou encore d’écouter nos 150 CD le soir au coucher. Ce que nous lisons, ce que nous écoutons, nous pourrons le partager avec nos futurs équipiers. C’est comme un saucisson à 3000 mètres d’altitude en refuge, c’est toujours meilleur que chez soi !
Ci-dessous, échantillon non représentatif d’une vie à bord bien remplie !
Lectures diverses et variées … sérieuses ou récréatives.
Liste et critiques sur demande …
Qualité +++ des produits siciliens : désolé mais nous avons fini le plat (aubergines, daurade).
Le Vertimento, un blanc sarde d’enfer n’est pas sur l’image « tout public »
Expédition à Syracuse ! Objectif : trouver et alimenter une laverie automatique.
Bientôt la Calabre et les Pouilles, mais de ceci nous reparlerons une prochaine fois.
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Ciao carissimi, ho visto solo ora questo post.
Grazie per le belle cose che avete scritto!!
Si, in effetti ho proprio preso al volo l’aereo per raggiungervi ma io sono un po’ pazza. Però sono stata felicissima di stare con voi. Il mal di mare era sempre in agguato ma mi avete permesso di fare un’esperienza unica che resterà per sempre nei miei ricordi!
Il mio francese grazie a voi si è un po’ « rinfrescato » e spero, Yves, di esserti stata utile per mettere in pratica il tuo italiano.
Vi abbraccio forte
Ciaciao
Elena
Elena