Laissons maintenant l’antiquité grecque et les embouteillages athéniens parfumés au gas-oil. Nous sommes dans le pays depuis deux mois … le moment d’un petit écart sur des aspects anecdotiques de nos étonnements de butineurs.
Aujourd’hui, ce sera : CHATS, CHIENS et SÉCURITÉ . Inventaire à la Prévert, donc.
CHATS :
Ils sont partout, postés sur le terrain. Ville ou campagne, ombre ou soleil, près des habitations, pas loin des poubelles voire dedans quand celles-ci sont restées ouvertes, dans les plus petits recoins possible, vous allez tomber sur un chat ou une petite famille. Sauvages mais jamais agressifs, efflanqués parfois mais pas toujours, ils traînent dans les ruelles à la recherche des gamelles nombreuses que les habitants du lieu laisse au bord des trottoirs, l’air de rien. Ils vous regardent bien droit dans les yeux, ni farouches ni apeurés, juste sereins. Je suis persuadé que le panthéon des dieux grecs s’est transformé en une multitude de chats de toutes les couleurs et observent, goguenards, ces pauvres mortels que nous sommes.
CHIENS :
Le chien grec est avant tout un drôle d’animal déguisé en carpette, en descente de lit ou en peluche abandonnée. Dès le lever du soleil, vous l’apercevrez affalé (le mot est faible) contre un pas de porte, une entrée de banque, de supermarché ou encore sous les tables des innombrables café-bar-tavernas. Ne pas lui écraser la queue demande des efforts tout particuliers de concentration. Pas de collier, pas de maître… à moins que. Amorphe, il se réveille un peu quand le soleil se fait moins piquant, trottine dans le quartier (mais pas trop longtemps), taille une bavette avec un congénère et retourne invariablement s’aplatir devant sa devanture favorite. Ce chien est un mystère. Ils sont nombreux mais curieusement nous ne sentons pas chez eux d’agressivité ; juste une grande, grande fatigue !
Pour la petite histoire, nous avons croisé un énergumène français sortant de son voilier avec son berger allemand tenu en laisse, maugréant à voix haute sur ces foutus chiens en liberté qui avaient le culot d’aboyer contre sa « progéniture ». Cher monsieur le râleur, apprenez que votre clebs nous dérange infiniment plus que ces braves toutous grecs , notamment quand nous dérapons, en France, sur ses multiples déjections, . Ils ne nous ont jamais aboyé dessus et nous regardent passer avec un air, comment dire … un peu plus ouvert et intelligent que vous-même.
SÉCURITÉ:
Aie ! Le Grec ne calcule pas. Le Grec reste très loin des préoccupations sécuritaires communes à la plupart des pays d’Europe. Il circule absolument sans casque sur tous les deux roues habituels, grosses motos comprises (quelques rares casques aperçus en pleine ville d’Athènes). Il ne met que rarement une ceinture de sécurité dans sa voiture ; voiture qui reste ici, l’objet culte et prioritaire sur tout le reste, les piétons en particulier. Aucun conducteur ne fera mine de ralentir devant votre intention de traverser la route.
Nous venons de prendre le bus pour retourner à Corinthe depuis Athènes. Un autre véhicule de la même compagnie, parti dix minutes avant notre bus, semble faire un trajet identique. Sur l’autoroute, nous apercevons le premier car parti, arrêté en bordure sur une voie d’arrêt d’urgence bien trop étroite pour son gabarit. Dans le deuxième que nous occupons, notre conducteur freine, se gare devant le premier bus pendant que les camions lancés à plus de 90 km/h nous frôlent en se décalant très légèrement. Moment inquiétant… que s’est-il passé ? Une panne ? Le chauffeur va au renseignement en marchant le long de la glissière de « sécurité ». Les deux conducteurs échangent quelques minutes, puis celui qui conduisait notre car remonte … nous repartons enfin. Quel était le problème ? Que se sont-ils dits ? l’autre bus est manifestement reparti sans aide extérieure ….Nous n’aurons jamais la réponse. De toute évidence, nous nous serions bien passés de cet arrêt ultra dangereux et parfaitement inutile.
Ceci pour la route qui est, au dire des statistiques, une des -sinon « la »- plus dangereuse d’Europe.
Autres lieux, autres dangers : visiter un site archéologique n’est pas en soi dangereux. Le faire avec des enfants en bas âge peut vite le devenir : les ruines sont souvent restées « en l’état », avec des objets jonchant le sol, des trous béants, d’anciennes cuves ou réservoirs non protégés, des escaliers sans rambarde, des fils électriques qui traînent près des projecteurs …liste non exhaustive.
La plage n’est pas non plus un lieu « sûr » !
Nous avons vu beaucoup d’enfants assez jeunes jouant ou se baignant seuls loin des parents. Et puisqu’il est question de baignade, nous constatons que les plages ne sont pas surveillées, sans poste de secours ni pavillons indicateurs de danger. Pour terminer, ma Pénélope a pris en photo un ouvrier du bâtiment, perché en équilibre instable sur un échafaudage sans rambarde. Il venait de lancer à son collègue du dessus, un seau de peinture de 20 kg, sans casque ni harnais évidemment (c’est le gars sur la photo).
Il n’y a aucun jugement négatif sur ce problème dont nous ne connaissons ni les causes (culturelles, économiques, sociétales ?) ni les effets réels sur l’accidentologie (sauf routière, on l’a vu). On pourrait même s’interroger sur nos pratiques ultra-sécuritaires, certes protectrices mais qui souvent, ont tendance à dé-responsabiliser complètement les adultes et enfants de nos pays « super développés ». Ceci étant, on doit bien constater que la sécurité de la population est loin d’être prioritaire ici !
Allez, la prochaine fois, on reparle bateau … et même retour car le temps tourne et Pixel devra bientôt se passer de son équipage. Mais surtout pas de bilan, cette année : le périple grec, c’est loin d’être terminé …. l’odyssée se poursuivra si les dieux du panthéon et les autres et même la nature et le hasard nous prêtent vie !
Heureux qui comme Ulysse … chat c’est sûr !
Bientôt l’hivernage alors ? La Grèce ça m’a toujours tenté, alors je profite des photos pour découvrir.
Bises
L’hivernage est prévu où ?