Sautant de perle en perle dans ce beau bijou que constitue l’archi(perle) des Cyclades, nous atterrissons à Ios, île ô combien jolie et préservée d’un certain tourisme que nous abhorrons. Nous avions successivement « enfilé » les perles Kithnos, Syros puis Naxos (un peu trop attrape-toutou) et donc depuis peu, Ios. Une balade à Santorin (Thira plus exactement, et même « Fira » pour les Grecs) s’imposait évidemment. Au programme : de l’archéologie, de la géologie … que du plaisir ! Stationner le bateau dans cette île étant très difficile voire impossible, nous embarquons donc le mardi 16 mai sur un Ferry qui nous pose dans le port d’Athinios, à neuf kilomètres de Fira, la capitale. Retour prévu le jeudi 18, par le même moyen.
Enfin, ça, c’est ce que qui était écrit sur notre billet retour… la suite, inattendue, nous prouvera que les billets retour ne sont pas toujours … des billets retour !
Le retour, donc. Grève générale en Grèce. La population n’apprécie visiblement pas le énième tour de vis donné par son gouvernement, pressé par le FMI et consorts pour redresser les comptes publics et rembourser la dette. Et dans la population, les marins ne sont pas les derniers à râler. Plus de ferries pendant trois jours : mercredi (on s’en fiche), jeudi (aïe ! on ne part plus) et vendredi (re-aïe, on ne part toujours pas). Nous sommes samedi quand j’écris ces lignes, à IOS. Ouf ! Nous sommes finalement rentrés.
Bon, on ne va pas vous faire pleurer dans vos chaumières. Malgré le surcoût et le stress engendrés (hôtel à prolonger, désorganisation et manque total d’informations jusqu’au dernier moment), nous n’étions pas prisonniers. Ou alors d’une cage dorée, parée des mille et une merveilles du coin. Nous y venons d’ailleurs tout de suite !
Que dire de Santorin ? C’est un lieu qui peut vous rendre schizophrène tant il est double.
D’un côté, une nature exceptionnelle par ses caractéristiques géologiques ou archéologiques. Ainsi, la caldeira – le cratère du volcan envahi d’eau de mer – délimite un territoire impressionnant formé de hautes falaises volcaniques à l’austère mais grandiose beauté. A la pointe sud de l’île, l’exceptionnel site d’Akrotiri nous plonge dans le quotidien d’une civilisation ayant prospéré au deuxième millénaire avant J-C avant de disparaître mystérieusement vers 1550/1600 avant J-C. Troublant, émouvant, passionnant : ce peuple des Cyclades de l’âge du bronze a connu un développement technique, artistique et humain difficile à replacer dans le contexte de l’époque. Grecs et Romains, vous aviez des « ancêtres » à l’ingéniosité que vous-même auriez sans doute pu envier ! Les amateurs d’art se régaleront d’objets sculptés et de poteries à la beauté intemporelle et aux formes d’une modernité éblouissante. C’est dit !
Pour ce qui est de « l’autre côté » des choses … Santorin est – radicalement – à fuir ! Ville bruyante et agressive, aussi « toc » que possible. Les boutiques de loueurs de « scooters-quads-voitures » vous harponnent sans relâche, les tarifs d’à peu près tout grimpent aux arbres, les nombreux bus, camions, voitures et autres engins roulants déjà cités vous foncent dessus sans vergogne ni aucun respect. Aucun trottoir nulle part. Ici, tu roules et tu pétarades ou tu marches et … te fais écraser.
Quid de ses habitants ? L’immense gentillesse et le sens de l’accueil des Grecs, ici, avouons-le, « en prend un coup » pour adopter un langage relâché.
L’hôtel dans lequel nous étions, était tenu par une dame et son fils, un jeune (très jeune) homme qui partageait son temps entre l’école et le secrétariat. Les deux ont été serviables, chaleureux, sympathiques, fiables, humainement « adorables » et nous voulons ici leur rendre hommage.
Les deux en question cachaient une forêt bien différente. Nous savons qu’il existe beaucoup d’habitants tout aussi accueillants mais force est de constater que ce sont les autres que nous avons croisés le plus dans cette ville qui, vous l’aurez compris, ne nous a pas séduits.
Santorin ? A voir absolument … en ne traînant pas dans ses ruelles commerciales et sans âme et en allant, par exemple, louer une chambre-appartement à la villa Anto, particulièrement recommandée par l’équipage de Pixel (voir commentaires ci-dessus).
Bientôt la Crète ? Mais ça, ce sera pour le prochain article !
Selfies, footing et piscine : l’autre visage d’une île qui s’enlaidit petit à petit, se couvrant d’hôtels identiques et construits dans des sites qui étaient vierges de tout habitat.
Attention, j’arrive.
J’espère que vous avez préparé le tapis rouge ou plutôt bleu.
L’aéroport d’Héraklion est tout près de la mer ; vous amarrez Pixel en bout de piste et ce sera tout bon !