La remontée entre l’estuaire de la Loire et la pointe du Finistère et maintenant la redécouverte d’une Bretagne nord absolument exaltante ont été pour nous l’occasion de retrouver un environnement dans lequel nous avions longuement évolué quand nous voguions en Manche avec Andro, notre petit Kelt 8 mètres dans les années 90.

Rien n’a vraiment changé dans le paysage. Le granit a la tête dure et ne s’érode pas si vite. Le breton est toujours aussi direct, accueillant et peu stressé. Les Grand-Bretons naviguent de plus en plus en couple ce qui semblait, my god ! … quasi impensable il y a trente ans. On en croise de nombreux exemplaires en Bretagne sud.
Partout où nous sommes passés, l’accueil a été chaleureux et, pour les ports, extrêmement efficace. On est loin des « gus » qui vous regardent arriver et prendre votre pendille par 15 nœuds de vent de travers en se croisant les bras ou en rentrant dans leur cabanon !
Nos constatons également qu’ici, la mer est prise au sérieux : le nombre d’équipages portant des harnais-gilets de sauvetage est remarquable. Quant à nous, nous sortons et rentrons des ports sans nos équipements. Ceux-ci sont cependant prêts à être utilisés : nous les enfilons dès qu’une houle croisée ou un clapot un peu tonique fait mine de secouer Pixel. Nous allons devoir adopter nous aussi ce réflexe « radical » de s’équiper avant la sortie du port et par temps calme … pour ne pas passer pour de dangereux olibrius !
La côte, depuis Brest et jusqu’à Granville, nous a donné de multiples occasions de balades sur le fameux GR 34. Points de vues spectaculaires, petites criques inédites … les coins enchanteurs ne manquent pas.

Entre autres merveilles, le sentier qui va de Ploumanach à Perros Guirec est un des sites côtiers les plus beaux d’Europe (si!). Les (célèbres) roches de Ploumanach, curieuses formes granitiques roses, éparpillées par un géant débonnaire, sont ce qu’il y a de plus étonnant sur ce littoral pourtant bien pourvu en beautés naturelles.

Nous avons profité d’un temps calme et ensoleillé pour y glisser notre petit kayak gonflable : moment magique quand nous nous sommes faufilés entre les cailloux roses en question, dans une mer limpide et …. bleue, bleue, bleue ! (à noter : la couleur du chapeau assortie au kayak et à la mer).

Nous progressons à l’allure d’un bigorneau : une étape de navigation, trois jours de farniente dans de jolis pays (dans le désordre : Morlaix, l’Aber Wrach’, l’Aber Ildut, Lézardrieux, Roscoff… liste non exhaustive!) puis à nouveau une étape de navigation. La Bretagne cette année se veut un peu originale : depuis plus de trois semaines … pas une goutte d’eau. On se croirait en 1976 quand nous avons fait le tour de la Bretagne en vélo lors de la « grande sécheresse » de cette année-là.

A part ça, on pêche. On pêche même beaucoup. Et on prend bien soin de ne pas user notre ligne avec des poissons qui tireraient dessus. Donc on pêche mais on ne prend rien. Fiasco sur toute la ligne (de pêche) ! Là, j’exagère un peu : deux maquereaux de bonne taille ont croisé notre route et nos leurres quelque part entre Saint Malo et saint Quay (merci saints Quay et Malo, nous vous allumerons un cierge…une prochaine fois). Deux repas assurés d’un coup de ligne : pour une fois, les poissonneries que nous fréquentons assidûment ne nous ont pas aperçus !

Nous allons poursuivre notre route vers les anglo-normandes. Nous n’y parlerons pas brexit puisqu’elles ne font pas parties de l’union européenne. Nous y retrouverons pourtant un air so british, humerons l’odeur si … « particulière » des fish and chips, tremperons des scones dans notre tea, et finirons la soirée en sifflant du cidre à la pression et une ou deux pints d’ale. On vous a déjà tout raconté ?

Mais non, derrière les clichés, on vous racontera tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur ces paradis « pas que » fiscaux sans jamais oser le demander. A bientôt donc !

PS :  les deux butineurs sont en bonne santé et ont décidé d’aller jusqu’en Belgique pour hiverner le bateau. Nous passerons par la côte française, avec encore quelques coins sympas à visiter. Profitons d’avoir la frite pour faire coucou à nos amis belges ! … Ou il apparait que l’auteur de ces lignes reprend la forme en même temps que ses blagues lourdes à deux sous…